MAD – Pariscope – Avril 2010

Mais qui est cette drôle de personne qui déboule avec son chariot en s’interrogeant sur l’utilité d’un clou de girofle et nous propose d’aller nous renseigner chez notre dentiste ? Déroutant… Elle se présente, elle s’appelle Madeleine, mais tout le monde dit Mad. Dans un flot de paroles Mad s’interroge, se répète, le propos n’est pas toujours cohérent. On écoute, on rit de ce méli-mélo de phrases qu’elle réitère, qu’elle tricote à sa façon. Autour d’elle, le décor ressemble à son discours. Un tas d’objets perdus, un peu comme elle. Elle les amoncelle, tisse un univers à l’aide de fils, comme pour confectionner une toile, semblable à celle de la petite araignée qui est restée collée au plafond dans sa tête. D’une vieille chaise à trois pieds qu’elle rafistole avec un entonnoir, à une fontaine qu’elle confectionne à l’aide de passoires, en passant par un canard en plastique et de vieilles baleines de parapluie, elle s’amuse et s’émerveille de tout.
Ce spectacle, destiné aux enfants dès 2 ans, est une belle découverte. L’auteur et interprète, Frédérique Flanagan, surprend avec cette création inattendue. Elle retrace la vie d’une femme ballottée par la vie, qui déballe ses affaires comme ses pensées, avec humour et générosité. Elle chantonne ses dires, souffle son amour, nous attendrit par sa maladresse et nous étonne par sa joie de vivre. La magie opère. Le public suit son évolution avec enchantement, les bambins écarquillent les yeux et rient de bon cœur des inventions tarabiscotées qu’elle crée au fil du spectacle. Elle disparaîtra comme elle est apparue, en se faufilant vers un autre nulle part pour donner un peu de couleurs à ce monde parfois si terne.